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Sur proposition du Syndeac, l’ensemble des organisations employeurs et salariés de la branche publique du spectacle vivant, ont signé une déclaration commune. A l’occasion de la réunion du Conseil national des professionnels du spectacle (CNPS) qui s’est tenue le 13 mars 2024, nous avons dénoncé avec force les coupes budgétaires sans précédent imposées au ministère de la culture. Nous travaillons à des initiatives communes pour répondre à nos trois revendications.

DÉCLARATION COMMUNE

Paris, 13 mars 2024

Par les coupes budgétaires massives que Bruno Le Maire a annoncées, le Gouvernement porte une attaque sans précédent à l’encontre des services publics au détriment de l’intérêt général. Car ce sont bien eux qui sont les victimes des arbitrages rendus, loin du Parlement pourtant chargé de voter les lois de finances ou leurs corollaires rectificatifs. Le décret du 21 février dernier, “portant annulation de crédits”, publié au journal officiel du 22 février dernier offre une liste édifiante des abandons ainsi décidés sous l’aune d’une austérité budgétaire qu’une politique d’impôts justes et efficaces auraient permis d’empêcher. Les déclarations par voie de presse du 7 mars dernier, du même ministre de l’Economie et des finances, confirment que les coupes de février ne sont qu’une première étape. 

Les organisations de salariés et d’employeurs membres de la branche des entreprises artistiques et culturelles, ont découvert ces annonces avec effroi. En effet, le service public des arts et de la culture que nous représentons ensemble est touché par cette première vague “d’annulation de crédits” d’un niveau de plus de 202 millions d’euros, dont près de 96 millions visent directement le programme de la création artistique. Ce niveau de coupes budgétaires est absolument inédit et menace l’ensemble de l’écosystème déjà largement déstabilisé par les effets de la sortie complexe de la crise sanitaire, et des crises inflationniste et énergétiques plus récentes.  

Concrètement, alors que nous étions en train de travailler à notre négociation annuelle obligatoire des salaires de la branche du spectacle vivant public, cette négociation est momentanément interrompue. Le déficit financier qui est en train de se construire rend l’accord difficile à atteindre assurément car non financé. Pourtant les demandes légitimes des salariés devront obtenir une réponse et donc les hausses de salaires risquent de se faire aux dépens de l’activité artistique elle-même et du volume d’emploi, car pour beaucoup de structures les déséquilibres économiques provoquent des licenciements voire des liquidations d’entreprises. Nous refusons de poursuivre dans cette voie mortifère. 

Concrètement, l’activité artistique est en berne, les équipes artistiques ne peuvent plus produire, les coproducteurs et les diffuseurs voient le disponible pour l’activité artistique fondre comme neige au soleil. Un plan social à bas bruit est en œuvre. Des milliers d’emplois sont directement menacés dans le silence assourdissant des élus de la nation.  Nous ne pouvons pas l’accepter sans rien dire. Nous ne pouvons pas par ailleurs laisser dire que l’affaire est réglée par des astuces budgétaires, car nous sommes solidaires de tout l’écosystème : toute coupe dans le programme 131 impacte directement ou indirectement nos adhérents et adhérentes. Nous resterons solidaires et déterminés à empêcher ces mesures gravissimes.

Concrètement, le plan « mieux produire mieux diffuser » sur lequel tous et toutes avons dénoncé une mise en œuvre chaotique et au-delà une logique de concentration dangereuse pour la diversité artistique, ne pourra pas se déployer dans ce contexte nonobstant le maintien de cette ligne budgétaire. Comment en effet chercher à « mieux » produire ou « mieux » diffuser, quand plus personne ne parvient à produire ni à diffuser dans des conditions décentes ? 

Concrètement, le Pass culture est totalement épargné des efforts de régulation alors même que la masse budgétaire non consommée en 2023 est importante. Nous en contestons tous et toutes le modèle de soutien à la seule demande, et continuons de dénoncer le niveau de financement public qui devrait constituer la première piste de redéploiement dans ce contexte budgétaire. 

L’attaque est tellement forte que notre conviction est de rassembler tous les opérateurs des services publics ainsi mis en cause : car cette politique ne vise pas seulement la culture, elle vise aussi l’éducation nationale, la recherche, la transition écologique dans des proportions totalement invraisemblables, les collectivités territoriales, pour ne citer que les services publics indissociablement liés à la politique culturelle. Mais la santé, le logement, la politique de la ville, les affaires étrangères et tant d’autres encore, sont aussi impactées. 

Bruno Le Maire, premier comptable de ces décisions, répète à l’envie le tabou gouvernemental contre tout nouvel impôt alors que les entreprises du CAC 40 affichent de nouveaux records de profits. 

Pendant ce temps-là, le Premier ministre parasite les négociations des partenaires sociaux sur l’assurance chômage. Le ministre de l’Economie et des finances exprime même son souhait définitif de la fin du paritarisme social, et menace une nouvelle fois de s’en prendre à celles et ceux qui, dans notre pays, se trouvent privés d’emploi. La mise en cause directe du paritarisme est une ligne rouge extrêmement importante pour nos organisations respectives. Nous appelons d’ailleurs à ce que l’accord que nous avons signé le 27 octobre dernier dans le cadre des négociations sur l’assurance chômage, soit repris par le Gouvernement.
Le renoncement social et écologique de ce Gouvernement est hors de proportion. Nous ne l’acceptons plus. 
Tous et toutes, nous allons nous organiser pour que nos compatriotes mesurent les enjeux de ce qui est en train de se passer. Des élections ont lieu d’ici trois mois, c’est une bonne occasion de faire passer des messages. Nos salles de spectacles, de concert, d’opéra, nos pistes de cirque et tous les espaces de diffusion des créations artistiques sont pleines d’électeurs et électrices, nous allons nous adresser à eux. 

Nous portons ensemble trois revendications précises et urgentes : 

  • le renoncement aux coupes budgétaires annoncées sur le programme 131 ; 
  • le refinancement du service public de la culture, des équipes artistiques et lieux indépendants, qui œuvrent pour l’intérêt général et de la préservation des emplois,  par une mobilisation conjointe des partenaires publics;
  • la mobilisation du ministère de la culture en faveur de la sauvegarde du régime de l’intermittence du spectacle.

Les signataires :
LA CGT SPECTACLE – Fédération nationale des syndicats du spectacle, du cinéma, de l’audiovisuel et de l’action culturelle CGT
F3C CFDT – Communication Conseil Culture CFDT
FNAR – Fédération nationale des Arts de la rue
FSICPA – Fédération des structures indépendantes de création et de production artistiques / SYNAVI – Syndicat National des Arts Vivants / SCC – Syndicat des cirques et compagnies de création
LES FORCES MUSICALES – Syndicat professionnel des Opéras, Orchestres et Festivals lyriques
PROFEDIM – Syndicat professionnel des Producteurs, Festivals, Ensembles, Diffuseurs Indépendants de Musique
SFA CGT – Syndicat Français des Artistes-interprètes
SMA – Syndicat des Musiques Actuelles
SNAM CGT – Union Nationale des Syndicats d’Artistes Musiciens (Enseignants et Interprètes) de France CGT
SNAPAC – CFDT – Syndicat national des Artistes et des Professionnels de l’animation, du Sport et de la Culture
SNMS CGT – Syndicat National des Metteuses et Metteurs en Scène
SNSP – Syndicat National des Scènes publiques
SUD – Culture – Syndicat « Solidaires, Unitaires et Démocratiques » de la Culture
SYNDEAC – Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles
SYNPTAC CGT – Syndicat National des Professionnel·le·s du Théâtre et des Activités Culturelles

Le secteur du spectacle vivant est en crise. Cela fait un an maintenant que le Syndeac demande un refinancement de son écosystème. Les professionnels n’ont pas été entendus dans le cadre du projet de loi de finances pour 2024. La prétendue hausse du budget de la culture à 7%, n’a jamais concerné le spectacle vivant. A cet état de fait, vient s’ajouter la pire des nouvelles, celle d’une coupe budgétaire de près de 100 millions d’euros, appliquée au programme 131, celui qui concerne la création artistique. Le Gouvernement signe, par cette décision de Bruno Le Maire, la mort en nombre des structures et la disparition de l’originalité artistique et culturelle nationale. 

Le service public de l’art et de la culture est pour la première fois menacé, alors même que la nouvelle ministre de la culture, à peine nommée, s’en était fait la porte-parole lors de la cérémonie de ses vœux.  Le « Printemps de la ruralité” n’aura pas lieu avec 100 millions d’euros de moins ! Le plan « mieux produire mieux diffuser », crédité de 9 millions d’euros, est mort à l’instant de cette suppression de crédits budgétaires. Telles sont les raisons du courrier que nous adressons à la ministre de la culture.

  • Le Syndeac écrit aussi ce jour à tous les député.e.s,  sénateurs et sénatrices membres des commissions culture de l’Assemblée nationale et du Sénat pour que, dès la semaine prochaine, ils et elles interpellent le Gouvernement sur cette décision gravissime.
  • Le Syndeac interpelle enfin le Premier ministre en lui demandant de revenir sur des arbitrages tragiques dont les conséquences directes sur l’emploi seront visibles à court terme. 
  • Cette décision unilatérale gouvernementale, décidée quelques semaines après l’adoption de la loi de finances, avec recours à l’art 49-3 de la Constitution, contourne à nouveau les parlementaires, députés et sénateurs.

Syndeac 

  • 23 février 2024


Le mercredi 7 février à 20h à Micadanses
dans le cadre du festival Faits d'hiver écouter ICI

CONVERSATION CRITIQUE
à l'issue du spectacle 
MR. SLAPSTICK 
de Pedro Pauwels Création
animée par les membres
du collège Danse
du syndicat de la Critique

On ne peut pas réformer la culture sans les acteurs de la culture, mais avec eux : la nomination de Rachida Dati ne peut pas répondre aux enjeux du moment.

Au moment où le service public de l’art et de la culture traverse la pire crise qu’il ait jamais connue depuis des décennies, l’annonce de la constitution du nouveau Gouvernement provoque un véritable tremblement de terre pour le secteur de la culture publique.

La valse des ministres de la Culture continue : 5 ministres en 6 ans et demi depuis le premier quinquennat de monsieur Macron prouve le désintérêt définitif du Président de la République et du nouveau premier ministre vis-à-vis de la culture. Cette remarque est à mettre en parallèle des stabilités des ministres régaliens qui eux, ne bougent pas ; ce sont d’ailleurs des hommes. 

L’arrivée de madame Dati au ministère de la Culture constitue une provocation incontestable.

Le libéralisme dont elle se prévaut et ses postures idéologiques, laissent présager de bien mauvaises nouvelles pour les années à venir. 

Le Syndeac ressent cet énième remaniement comme une forme de mépris d’autant plus fort que la personnalité de la nouvelle nommée n’a jamais manifesté, dans sa carrière politique, la moindre expression d’intérêt à l’égard de la Culture.

www.syndeac.org-cp-interdiction-internationale-sept-23

SOUTIEN TOTAL A REBECCA CHAILLON
ET A SA TROUPE

Présentée dans le cadre de la 77e édition du Festival d’Avignon, Carte noire nommée désir, pièce de l’artiste performeuse Rébecca Chaillon, pensée comme un manifeste visuel et réflectif sur la représentation de la femme afrodescendante en occident, ainsi que sur les conséquences de la ségrégation et de la colonisation sur elle, a fait l’objet d’attaques en ligne, mais aussi de violences verbales et physiques lors des représentations et dans les rues de la ville d’Avignon. Toutes ces agressions avaient clairement un caractère raciste.
Le théâtre est un lieu de réflexion, un espace de liberté de création. S’attaquer à une œuvre, à des artistes, c’est s’attaquer à la démocratie.
Face à un tel déferlement de haine, de brutalité, le Syndicat professionnel de la Critique Théâtre, Musique et Danse dénonce et condamne ces attaques et apporte tout son soutien à Rébecca Chaillon, à ses actrices - Estelle Borel, Rébecca Chaillon, Aurore Déon, Maëva Husband (en alternance avec Olivia Mabounga), Ophélie Mac, Makeda Monnet, Davide-Christelle Sanvee, Fatou Siby - et à toute son équipe. 

Le Syndicat professionnel de la critique de Théâtre, Musique et Danse

https://festival-avignon.com/fr/edition-2023/programmation/carte-noire-nommee-desir-332085

LA BAISSE DE LA SUBVENTION DE LA RÉGION MET EN PÉRIL LE FESTIVAL REGARDS CROISÉS

Comme de très nombreuses structures culturelles de la Région Auvergne-Rhône-Alpes (plus de 140), le festival Regards croisés subit une baisse cumulée de plus de 60% de sa subvention régionale sur deux ans[1]. Cette forte diminution intervient, cette année encore, hors de toute concertation, alors que l’exercice budgétaire 2023 est largement entamé, au milieu d’une situation déjà difficile.

Depuis plus d’une vingtaine d’années, le collectif Troisième bureau œuvre à la découverte et la diffusion auprès des publics d’un théâtre contemporain, ainsi qu’à la rencontre avec les autrices et auteurs « vivants ». Chaque texte, porté par une langue singulière, parle de notre monde et questionne notre devenir. Vingt-trois éditions de Regards croisés en témoignent.

Parce qu’il est important d’aller vers les publics et de faire résonner le théâtre qui s’écrit aujourd’hui dans tous les territoires, le festival Regards croisés, pour sa vingt-troisième édition, est sorti des murs du TMG-Théâtre 145 et a présenté des lectures dans quatre communes de la métropole grenobloise. 

Cette démarche d’aller à la rencontre d’un public divers n’est toutefois pas nouvelle. Elle a été engagée, dès l’origine vers la jeune génération, en intervenant dans une trentaine de lycées de l’académie de Grenoble. Depuis 2000, trois mille élèves ont lu chaque année le théâtre de leur époque, en ont débattu, ont rencontré les auteurs et les autrices. Afin que chacun·e soit « acteur·ice » du festival, Troisième bureau passe commande, depuis 2017, à des autrices et des auteurs de textes courts destinés à être mis en lecture par les élèves en lever de rideau des soirées du festival. 

Comme le rappelle Robin Renucci, il est nécessaire de promouvoir une éducation par l’art. Favoriser la plus large participation à la vie artistique et culturelle de toutes et tous et tout particulièrement des adolescent·es demeure un enjeu démocratique majeur. C’est ce que le collectif artistique met en œuvre chaque saison. 

Mais ce travail est remis en cause par ces décisions. 

Nous dénonçons aujourd’hui les baisses et suppressions arbitraires de subventions décidées par l’exécutif régional depuis deux ans qui mettent en péril de nombreuses structures culturelles et, dans notre cas, le travail du collectif Troisième bureau et l’existence même du festival. 

Le Conseil d’administration de l’association Troisième bureau

Magali Mougel, présidente, Jean-Marc Pidoux, vice-président, Léa Deshusses, trésorière, Fanette Arnaud, secrétaire, Pierre Banos, Pauline Bouchet, Gaëlle Partouche.


[1] En 2021, la subvention au festival Regards croisés était de 21.000 €
- En 2022, comme beaucoup d'autres structures, notre subvention est amputée de 15%, et passe à 17.850 €.
- En 2023, la subvention régionale passe à 8.000 €.


TROISIÈME BUREAU collectif artistique 
Centre de ressources des écritures théâtrales contemporaines 
Le Petit Angle - 1, rue Président Carnot - Grenoble

Tel.: 04 76 00 12 30 / 06 87 58 04 04 / 07 66 34 00 60 - www.troisiemebureau.com

En juin 2021, l’ACCN décidait de lancer un chantier sur l’égalité femmes-hommes dans les Centres chorégraphiques nationaux, après la publication d’une shortlist non-paritaire lors d’un processus de renouvellement de direction et que le nombre de femmes dirigeant les Centres chorégraphiques nationaux était bien inférieur à celui d’hommes les dirigeant.
Ce chantier s’est construit autour de plusieurs entretiens menés avec les directeur·rice·s de CCN, de questionnaires envoyés à des chorégraphes dirigeant des compagnies indépendantes, de travaux de chercheur·se·s, de militant·e·s et d’étudiant·e·s ainsi que d’un séminaire réunissant plusieurs personnalités du secteur chorégraphique. 
Ces différentes ressources ont permis à l’ACCN de rédiger une étude qui a été présentée publiquement ce vendredi 14 avril au Carreau du Temple. Ce rapport permet d’objectiver et de nommer les faits, de comprendre les facteurs entraînant les chiffres que nous connaissons aujourd’hui et de formuler des préconisations pour agir ensemble contre cette inégalité.

Cette inégalité se traduit par les données suivantes :  

- 3 CCN seulement sont dirigés exclusivement par des femmes : Olivia Grandville à La Rochelle, Maud Le Pladec à Orléans, Ambra Senatore à Nantes. 
En d’autres termes, seuls 15,79% des CCN sont dirigés par des femmes seules.

- 2 CCN sont dirigés par des binômes paritaires : Héla Fattoumi avec Eric Lamoureux à Belfort, Aina Alegre avec Yannick Hugron à Grenoble.

En d’autres termes, 10,53% des CCN sont codirigés par des binômes paritaires.

- 2 CCN sont dirigés par deux collectifs mixtes : (LA)HORDE à Marseille et le collectif FAIR-E à Rennes. 

En d’autres termes, 10,53% des CCN sont codirigés par des collectifs mixtes.

Les 12 autres CCN, soit 63,15% du réseau composé de 19 CCN, sont dirigés exclusivement par des hommes seuls.

L’ACCN donne rendez-vous au secteur chorégraphique le 20 septembre prochain à Lyon, dans le cadre de la Biennale de la danse, pour s’emparer de cette situation et définir ensemble les actions à mettre en œuvre pour l’enrayer

Vous retrouverez cette étude ici.

ACCN-Synthese-FH-DP

Le 17 fév. à 20h30 au TCI - théâtre de la cité internationale dans le cadre du festival Faits d'Hiver

Conversation critique 
À l'issue de la représentation, les journalistes membres du collège danse du Syndicat Professionnel de la critique de théâtre, de musique et danse : Antonella Poli, Delphine Goater, Brigitte Rémer et Jean Couturier ont échangé leurs points de vue et analyses de la création Je vois, venant de la mer, une bête monte de Christine Armanger, en direct sur le plateau.
Le public a ensuite été invité à participer à l’échange.