“J’ai 88 ans, je tiens plus debout, Dieu merci, j’ai cinq ans d’âge mental, ce qui va peut-être nous aider” lançait-il, malicieux, au public de la Comédie-Française il y a un peu plus lors d’un Grand entretien consacré aux acteurs et disponible sur le net https://youtu.be/F1xn4gqDYZE
Silhouette toujours légèrement voûtée, une voix d’une douceur extrême qui devenait inquiétante lorsqu’il incarnait des personnages plus sombres, Michel Robin fait partie de ces acteurs dont on connaît tous, quel que soit notre âge, son visage tant il nous était familier. Il faut dire que depuis le milieu des années soixante jusque il y a peu, il apparaissait bien aussi bien sur le petit et le grand écran qu’au théâtre. Acteur discret, sensible, il passait d’un médium à l’autre sans hésitation mais avec le même enthousiasme et professionnalisme. Né à Reims en 1930, Michel Robin s’inscrit aux cours Charles Dullin et intègre très vite la troupe de Planchon. Il jouera Molière, Shakespeare, Gogol, Brecht au théâtre de la Cité de Villeurbanne (qui deviendra le TNP). En 1964, il joue dans La vie imaginaire de l’éboueur Augusto G. d’Armand Gatti, mis en scène par Jacques Rosner. Il sera dirigé par Gabriel Garran au théâtre de la Commune d’Aubervilliers; intégrera la troupe Renaud-Barrault et excellera dans le répertoire de Beckett. Il jouera sous la direction de Claude Régy, Roger Blin, Sacha Pitoëff, Pierre Debauche, Guy Rétoré, Lucian Pintille, Marcel Maréchal, Alain Françon, Jean-Pierre Vincent ou tout dernièrement, en 2014, sous celle de Denis Podalydès dans Les méfaits du tabac. Il recevra le Molière du meilleur second rôle en 1990 pour La Traversée de l’hiver de Yasmina Reza. Entre-temps, il aura rejoint la troupe de la Comédie-Française en 1994 dont il sera le 495ème sociétaire de janvier 1997 à décembre 2010. Il sera un Bourgeois gentilhomme mémorable, piquera des fous rires, dans des souvenirs lointains, dans Le Révizor face à un Roland Bertin joyeusement excessif. Au cinéma, il passe de William Klein (Qui êtes-vous Polly Magoo ? en 1966) à Rappeneau, Oury, Doillon, Veber, Zulawski, Costa-Gavras, Jeunet, Chabrol, Jacquot ou Resnais. Toujours des seconds rôles, mais toujours remarqué par son jeu, sobre, son visage, son regard, son sourire, cette façon de détacher les mots. On pourrait dire la même chose pour la télévision tant ses apparitions sont multiples. Du milieu des années soixante jusqu’à 2015, son nom sera au générique de nombreux feuilletons, les uns plus populaires que les autres (Ubu enchaîné d’Averty ; La Porteuse de pain de Marcel Camus ; Ardéchois cœur fidèle de Jean Cosmos; Le Grand inquisiteur de Raoul Sangla ou un Meurtres à, celui de Collioure, où il incarne le personnage d’un vieux Républicain espagnol d’une grande ambiguïté). Une carrière prolixe, impressionnante, Michel Robin était un acteur d’une très grande discrétion. Il nous quitte sans bruit, victime de ce virus qui, décidément, n’épargne personne.
Marie-José Sirach - L’Humanité / humanite.fr
© Christophe Raynaud de Lage
A 81 ans, Israël Horovitz avait plus de 70 pièces à son actif, dont une grande partie ont été traduites dans plus d’une trentaine de langues. Loin des projecteurs, mais toujours avec la même exigence, il a su imposer son style réaliste, son écriture au scalpel, sa verve concise, implacable. Jamais à l’arrêt, toujours en mouvement, il questionne le monde, ses dérives. Le ton acéré, il croque avec malice et sans complaisance notre société, pour mieux nous obliger à réfléchir.
Un auteur en herbe prometteur
Né en 1939 à Wakefields dans une famille juive, rien ne prédestinait Israël Horovitz, fils de chauffeur routier violent, à devenir un auteur prolifique. Les disputes incessantes de ses parents, les crises permanentes, ont forgé son caractère lucide, sa manière unique – acide, caustique et humaine - d’observer tout ce qui l’entoure. S’enfermant dans son univers pour mieux s’évader, il écrit son premier roman à 13 ans, sa première pièce -The Comeback - à 17 ans, qu’il met en scène à Boston. Les années filent. Il quitte les États-Unis pour Londres, ou à 23 ans il intègre la Royal Academy of Dramatic, puis à 27 ans la Royal Shakespeare Company.
Retour aux USA
En 1966, un an plus tard, riche d’une expérience unique, il quitte la Blanche Albion pour revenir sur la terre de son enfance. En six mois, il produit pas moins de quatre pièces, dont L’Indien cherche le Bronx avec Al Pacino, tout juste sorti d’Actor Studio. C’est le début d’une série de succès retentissants. De Le Premier, son œuvre la plus connue et la plus jouée dans le monde, à Sucre d’orge, en passant par Clair-Obscur, il allie à son écriture un talent de découvreur. Ainsi, il met en scène Richard Dreyfuss, Diane Keaton, Gérard Depardieu et Jane Birkin.
Un réalisme teinté d’absurde
Plume concise autant qu’incisive, Israël Horovitz affirme au fil des pièces et des ans un style unique où réalisme et absurdité se conjuguent parfaitement. Star du Off-Broadway aux États-Unis, il devient en France le chouchou des théâtres privés - en 2009 Line Renaud incarne au Théâtre Marigny sa Très chère Mathilde. Très proche de ses pères spirituels, Samuel Beckett, Eugène Ionesco, Edward Albee et Arthur Miller, il brocarde avec virtuosité et ingéniosité les travers de la société américaine, à son sexisme, son goût prononcé pour la concurrence exacerbée. Observateur de son époque, sentimental, il sait donner à ses mots, une force, une puissance qui touche et attrape.
L’ombre de l’affaire Weinstein
Homme de l’ombre, bien que dramaturge reconnu des théâtreux, des deux côtés de l’atlantique, Israël Horovitz n’échappe au mouvement #metoo. Rattrapé par des accusations de harcèlement et d’agressions sexuelles, il se retranche, s’éloigne des sunlights. Dénonçant dans ses pièces l’injustice, il préfère se mettre en retrait. Après avoir abordé les catastrophes du monde contemporain, la Shoah, le 11 septembre - Trois semaines après le paradis et Après le Paradis, deux monologues créés en première mondiale en France par le duo Daniel San Pedro et Ladislas Chollat - , il continue à écrire, à disséquer le monde, les comportements humains, mais à distance, s’exposant le moins possible à la vindicte populaire.
La France en point de mire
Pris dans la tourmente, il avait confié en 2017 à notre consœur Eve Beauvallet, journaliste à Libération, « C’est en France que je finirai mes jours, j’en suis convaincu. Je me sens parmi les miens là-bas » Affaibli, fatigué, le sort en a décidé autrement. C’est aux États-Unis, qu’il vient de rendre son dernier souffle.
Olivier Frégaville-Gratian D’Amore - L'Œil d'Olivier
Ancien administrateur de la Comédie-Française, ayant dirigé le TNS, mais aussi le théâtre de Nanterre-Amandiers, Jean-Pierre Vincent nous a quitté dans la nuit de mercredi à jeudi. Âgé de 78 ans, ce proche de Chéreau a succombé aux séquelles du Coronavirus qu’il avait contracté au printemps.
Discret depuis qu’il avait mis en scène, au festival d’Avignon, il y a deux ans, les élèves de l’école du Théâtre national de Strasbourg, dans la trilogie tragique d’Eschyle, l’Orestie, l’homme de théâtre préparait sa prochaine création, Antigone de Sophocle. Jamais à l’arrêt, toujours interrogeant son métier, sa pratique, il cherchait dans les classiques – Dom Juan ou le Festin de Pierre de Molière au Français en 2012 ou le Mariage de Figaro de Beaumarchais en 1987, doublement couronné des Molières du metteur en scène et du spectacle et du Grand prix de la Critique - comme dans les inédits – notamment avec Capitaine Schelle, Capitaine Eçço de Rezvani, dont l’adaptation lui valut en 1972, le prix du Syndicat de la Critique de la meilleure création en langue française - , à en souligner la richesse textuelle, à les ancrer dans le présent.
Une vie consacrée au Théâtre Public
Né en août 1942 à Juvisy-sur-Orge, c’est en 1958 au Lycée Louis-le-Grand, que Jean-Pierre Vincent commence à s’intéresser à ce qui deviendra sa passion, son sacerdoce, son essentiel. Il participe activement à un groupe théâtral, qui compte parmi ses membres les plus imminents, Jérôme Deschamps et Patrice Chéreau. La rencontre est un coup de foudre amical et fondateur. Ensemble, ils s’engagent pour un autre théâtre, plus politique, plus engagé, moins poussiéreux, moins ronronnant. Reprenant le credo de Jean Vilar, ils militent pour que cet art vivant reste populaire, c’est-à-dire destiné à une multiplicité de publics, allant des néophytes aux théâtreux les plus acharnés. Très vite, c’est l’heure de fouler pour la première fois les planches dans Amal et la lettre du roi de Rabindranath Tagore, puis de s’essayer un an plus tard, à sa première mise en scène avec La Cruche cassée de Kleist. Remarqué, proche du réalisateur de la Reine Margot, il co-anime avec lui la troupe qui tend à se professionnaliser, et logiquement le suit à Gennevilliers puis à Sartrouville.
La lutte des classes au cœur de son travail
Défendant, vent debout, le modèle du théâtre public à la française, de plus en plus menacé par des coupes budgétaires, une profusion des productions et des temps d’exploitation réduits à peau de chagrin, il a toujours clamé haut et fort le rôle essentiel de l’art vivant dans la construction de nos démocraties, de nos sociétés. Perclus de dette, Chéreau à 23 ans s’est cassé les dents à Sartrouville, il quitte le combat, un peu désespéré. Toujours en quête de nouvelles expériences, toujours rêvant d’un théâtre populaire, à l’instar de Roger Planchon, Jean-Pierre Vincent continue la lutte mais cette fois accompagné du dramaturge Jean Jourdheuil, qu’il rencontre en 1968. Allant d’un centre dramatique national à l’autre, ils prêchent ensemble la bonne parole et revisitent les œuvres du répertoire de Brecht à Labiche, en passant par Goldoni avec le souci d’y mettre en exergue les implications historiques, politiques, sociales et philosophique des textes. Cette riche collaboration leur vaut une belle reconnaissance publique et critique. En 1975, le metteur en scène est nommé directeur du TNS. Ce sera la fin d’une fructueuse et riche collaboration. Jourdheuil reste réfractaire à toute forme d’institution, à tout enfermement.
Un visionnaire
A l’avant-garde d’un théâtre véritablement démocratisé, Jean-Pierre Vincent lance le hors les murs. Vivant, l’art dramatique doit pouvoir se jouer partout. Il ne ménage pas sa peine pour faire du théâtre un lieu ouvert. En 1982, il est investi par François Mitterrand au poste d’administrateur du Français, où il n’aura de cesse de sortir la maison de Molière de sa routine, faisant rentrer au répertoire des auteurs contemporains, des metteurs en scène révolutionnaires pour l’époque Claude Régy ou Georges Lavaudant. Des choix, des prises de positions qui divisent la troupe. Le conservatisme l’emporte. Il claque la porte en 1986, jurant qu’on ne le rependra plus. Avec un certain plaisir il retrouve sa liberté de metteur en scène indépendant. Quatre ans plus tard, Chéreau lui propose de prendre sa suite aux Amandiers à Nanterre. Jean-Pierre Vincent se fait un peu prier, mais accepte. Il restera dix ans à la tête de cette institution, et permettra ainsi à de jeunes comédiens de faire leurs armes et de tracer leur voie vers des sommets. C’est le cas notamment de Denis Podalydès, d’Emmanuelle Béart ou d’Eric Elmosnino.
Studio Libre, une nouvelle aventure
En 2001, le metteur en scène vogue vers de nouveaux horizons. Il fonde avec le dramaturge Bernard Chartreux, sa compagnie et continue à jouer l’alternance entre pièces du répertoire et textes contemporains. Remettant sur le métier toujours son ouvrage, à chaque création, il peaufine son art, le rend de plus en plus ciselé, intense. Revisitant En attendant Godot de Beckett en 2015, puis George Dandin de Molière en 2018, avec le souci de les faire résonner avec l’actualité, drame écologique pour l’un, guerre des sexes pour l’autre, il questionne encore et toujours le monde d’aujourd’hui à travers des œuvres intemporelles.
Devenu un classique malgré lui, Jean-Pierre Vincent n’avait pas fini de nous étonner, de nous captiver, de nous secouer. Le covid en a décidé autrement, après plusieurs AVC, cette figure tutélaire de l’art dramatique s’en est allé rejoindre au paradis des artistes, son ami Chéreau. Depuis maintenant 7 ans séparés, suite à la mort du réalisateur en octobre 2013, leurs retrouvailles devraient consolées, un monde du théâtre devenu orphelin.
Olivier Frégaville-Gratian d’Amore - LŒil d'Olivier
crédit photo © Jean-Louis Fernandez - avec son aimable autorisation
C’est peut-être la première fois qu’une marionnette reçoit un tel prix ! Je suis très heureux.se, ému.e, fier.e.
Pour celles et ceux qui ne me connaissent pas, je suis un pantin de bois, de mousse, de tissus ou, pour être plus précis, je suis le fruit d’une partouze artistique et joyeuse qui engendra une conception partagée (car, comme chacun le sait bien, dans ce métier…) entre Johanny Bert et une équipe précieuse de plasticiens, techniciens, administrateur, costumières, autrices, comédiens, musiciens, Femmes, Hommes ou non binaires sans qui je ne pourrais exister, bouger, chanter. Je veux absolument partager ce prix avec elles, avec eux.
Bon, je ne peux pas remercier mes parents (car ils sont trop nombreux, vous l’aurez compris), mais je tiens à remercier mes muses : Peaches, Annie Cordy, Paul B Préciado (même si il ne m’a pas répondu quand je lui ai écrit), Divine, Klaus Nomi, Michel Fau (avec qui j’aimerais beaucoup travailler) et surtout, surtout, je ne voudrais pas oublier cette passante, cette inconnue qui a osé, en 2013, dire tout haut ce que certains pensaient tout bas, en nous expliquant ce qui était « coooontre natureeeeee ».
Merci d’avoir créé cette catégorie pour moi. C’est chic ! Affirmer son identité, quelle qu’elle soit, est parfois (souvent ?) un combat. Pour ma part, étant une chimère, je ne peux exister que dans une salle de théâtre, dans cet endroit intime où votre imaginaire peut se déployer et où vous me laissez le temps d’exister (merci, d’ailleurs, ça me touche beaucoup). Mais je ne sais pas vraiment si je pourrais vivre aussi librement si j’étais humain. Je dois aussi vous dire que je suis une obsolescence programmée. Oui ! Je vais me ranger dans une caisse dès lors que les discriminations, la violence, le rejet envers des personnes dites hors normes aura disparue.
Alors en attendant je pense être là, vivant.e !
Merci au syndicat de la critique, aux journalistes Femmes, Hommes, non binaires pour vos mots bienveillants qui ont donné encore plus de caractère à ma voix, à mes petites chansons insolentes, à mes identités multiples. Suivez-nous à travers la France durant toute la saison, nous allons jouer avec beaucoup de plaisir devant des publics tous différents.
HEN / JUIN 2020 Mention spéciale pour HEN de Johanny Bert
Chers Confrères, chers amis…
Circonstances un peu étranges pour vous remercier. Notre activité d’auteurs pâtissant souvent d’une certaine solitude, une occasion comme le prix de la critique constitue un moment de retrouvailles et de partage. Nous voilà privés de ce moment précieux. Permettez-moi cependant de vous écrire combien c’est un grand plaisir que vous m’avez fait en m’attribuant ce prix de la critique pour le projet Regardez la Danse !. J’écris bien projet car, et j’en veux encore remercier Michel Guillemot, mon éditeur, ces cinq ouvrages, s’ils constituent chacun une entité, s’entendent aussi dans un ensemble qui, du moins je l’espère, possède sa cohérence. Cinq petits livres que nous avons voulus accessibles, élégants et pas chers, veulent proposer à ces lecteurs que nous connaissons pour être parfois déroutés devant la danse, une manière de boîte à outil du regard. Ce prix que vous m’attribuez me touche particulièrement parce que vous témoignez ainsi que pour avoir cherché à faire simple, je n’en ai pas moins fait suffisamment solide et sérieux pour vous plaire. Et cela m’importe beaucoup ! Ce projet Regardez la Danse ! doit beaucoup à quelques personnes que vous connaissez mais qu’il est bon de remercier cependant. Donc, que soit remercié Laurent Sebillotte, Yves Mousset -attaché de presse essentiel à la vie de la danse dont les questions m’ont aiguillé- et mon vieux complice Christophe Martin pour ses relectures et conseils. Enfin, je voudrais rappeler une vieille histoire. Il y a dix-neuf ans disparaissait un magazine où j’ai échafaudé, avec d’autres, quelques-uns des concepts expliqués et développés dans ce Regardez la Danse !. Il s’agissait des Saisons de la Danse. Que ce prix soit aussi celui de cette équipe dispersée sans qu’on s’en souvienne. Et merci encore à tous ! l
Philippe Verrièle, écrivain et journaliste Meilleur livre sur la danse pour Regardez la danse !
© DR
En pénétrant pour la première fois dans la prison de Baumettes voilà plus d’un an, je ne pouvais imaginer l’intensité de l’aventure qui m’attendait. Je voulais suivre les ateliers de danse organisés par Angelin Preljocaj avec les détenues mais je voulais aussi que la caméra suive de façon plus immersive ce travail de réappropriation des corps dans le quotidien carcéral. J’ai dû me battre pour cela face à l’administration pénitentiaire mais je ne l’ai pas regretté.
J’ai découvert, bien sûr, la dureté implacable de la détention mais, surtout, j’ai eu la chance de rencontrer des personnalités singulières dotées de force de caractère et de générosité sans pareil. Avec Angelin Preljocaj et son travail rigoureux, avec Sophia, Litale, Sylvia, Malika, Annie et leur désir de résilience affirmé, nous avons vécu une aventure humaine d’une intensité pure où l’art et le corps sont devenus des enjeux fédérateurs et salvateurs. Je remercie les journalistes du Syndicat Professionnel de la Critique pour ce prix très prestigieux que je tiens à partager avec les cinq merveilleuses danseuses qui font vibrer le film et Angelin Preljocaj qui a su les rendre belles.
Valérie Muller, réalisatrice Meilleur film sur la danse avec Danser sa peine !
© Carole Bethuel
Nous sommes très heureux d’apprendre que le Grand Prix de la Danse a été attribué à Body and Soul, création de Crystal Pite pour le Ballet de l’Opéra national de Paris.
Nous remercions chaleureusement le syndicat professionnel de la critique, cette reconnaissance des professionnels du spectacle est un véritable honneur pour nous.
Travailler avec Crystal, chorégraphe si talentueuse, est toujours un grand bonheur pour la compagnie et cette deuxième œuvre commune montre la fusion qui s'est installée entre elle et nos danseurs. Ils lui sont infiniment reconnaissants des riches expériences qu'elle leur permet de vivre en studio, sur scène et avec les spectateurs.
Créer est le moteur de notre Ballet et ce prix nous encourage à proposer de nouvelles œuvres aussi enthousiasmantes au public.
Bien sincèrement,
Aurélie Dupont, directrice de la danse - Ballet de l'Opéra de Paris Grand Prix danse attribué à Body and Soul, chorégraphie de Crystal Pite
© Sophie Delaporte
Je suis très honorée de recevoir ce prix et tiens à remercier en premier lieu toute mon équipe pour son talent et son engagement. Mettre en scène Pelléas et Mélisandeaura été pour nous comme un défi, tant du point de vue esthétique que de l’interprétation. Il y avait en moi un rêve auquel chacun a su donner corps et réalité. Je remercie tous les partenaires du spectacle, qui l’ont rendu possible par leur confiance: le Théâtre National de Bretagne, le Festival d’Avignon, l’Odéon-Théâtre de l’Europe, la Comédie de Reims, le CDN de Besançon Franche-Comté, la Comédie de Caen, la Filature, scène nationale-Mulhouse, les Célestins-Théâtre de Lyon, le Théâtre du Nord, le Ministère de la Culture-Drac Ile-de-France et la Spedidam. À l’heure où nous sommes, il me paraît évident que l’oeuvre de Maeterlinck offre une parole ayant la capacité de nous atteindre directement, en phase avec notre inquiétude collective. Un théâtre de la porosité au monde, qui nous apporte, par là, une forme de spiritualité, dont nous avons tant besoin. Recevoir ce prix pour ce spectacle me touche donc particulièrement. Merci - au nom de toute l’équipe du spectacle - au Syndicat de la critique pour son vote.