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COMPTE-RENDU

COMPTE-RENDU-150-ANS-SYNDICAT-PROFESSIONNELLE-DE-LA-CRITIQUE-DE-THEATRE-MUSIQUE-ET-DANSE-17-OCT.-2022

À l’AICT - association internationale des critiques de théâtre le temps des activités en présentiel revient petit à petit. En septembre dernier un stage pour jeunes critiques venus de nombreux pays, des États-Unis à Taïwan, en passant par le Québec, la Géorgie, la Turquie, la Lituanie et bien d’autres régions encore a pu être organisé à Bruxelles,, au cours d’un festival entièrement consacré à la question du féminisme. Deux stagiaires françaises, Belinda Mathieu et et Marion Perez, ont pu y participer. Caroline Châtelet, a bien voulu animer ce stage.

La prochaine réunion du Comité exécutif (Comex) se tiendra en juin prochain à Prague juste après un deuxième stage pour jeunes critiques qui doit avoir lieu au Festival de Varna en Bulgarie. Je dirigerai ce stage avec l’aide d’un critique anglophone puisque nous mettons toujours sur pied, et dans la mesure du possible, deux groupes de dix participants chacun, l’un en langue française, l’autre en langue anglaise. L’importance de ces stages, auxquels nombre de nos adhérents ont pu bénéficier, a bien été soulignée.

Évoquer les actions de l’AICT, c’est bien sûr évoquer le travail qu’a pu effectuer Georges Banu qui a été le Président de cette association internationale. Il en était devenu le Président d’honneur et continuait à suivre de près toutes nos activités, ici et là de par le monde. Je n’oublie pas que c’est lui qui m’avait demandé de représenter notre section nationale après la fin de son mandat de Président (et après élection, bien sûr)…

Jean-Pierre Han, vice-président de l'AICT, directeur des stages et membre du comité du Syndicat de la critique


L’avenir du Centre dramatique national d’Orléans est-il compromis ?

Dans un communiqué de presse, les salariés du CDN d’Orléans font part de leur inquiétude quant à l’avenir de cette institution suite au départ de leur directrice, Séverine Chavrier, récemment nommée à la tête de la Comédie de Genève.

Une réunion du comité de suivi, rassemblant l’ensemble des tutelles, s’est tenue le 12 janvier 2023 : aucune réponse n’a été apportée aux salariés concernant un quelconque calendrier prévisionnel du recrutement du futur directeur ou de la future directrice du lieu. Cette demande était d’autant plus légitime que le 19 décembre dernier, le cabinet de Madame la Préfète de la Région Centre-Val de Loire annonçait dans un communiqué qu’« une réflexion de tous les partenaires financiers était en cours concernant cette grande maison du spectacle vivant », sans pour autant donner plus de détails quant aux différentes pistes envisagées. À ce jour, aucun appel à candidatures n’a été diffusé ni aucun processus de succession engagé.

Face au silence des tutelles, devant la crainte légitime des salariés du CDN, le syndicat de la Critique dénonce le risque de voir disparaître une structure, un label de cette envergure, dont l’une des missions est de soutenir la création, et qui à terme pourrait être dommageable pour tout le secteur, déjà fragilisé par les crises sanitaire et énergétique.

Le Syndicat de la critique apporte tout son soutien aux salariés du CDN et affirme la nécessité d’un tel outil dont les missions, de création, de transmission, de recherche et de diffusion sont vitales à Orléans, comme partout sur l’ensemble du territoire.


Texte cosigné par Olivier Frégaville-Gratian d'Amore, président et Marie-José Sirach, vice-présidente théâtre du Syndicat de la critique

Journaliste, fondateur du Quotidien de Paris, il a écrit dans Combat. Polémiste d’envergure, certains de ses propos choc et cash suscitaient la polémique. Il était un passionné de théâtre.

Philippe Tesson est né en 1928 à Wassigny, dans l’Aisne. Il sera marqué par la guerre. Son père est prisonnier des Allemands et la maison familiale réquisitionnée par l’occupant. Il monte à Paris pour suivre des études d’histoire et de philosophie mais, très vite, il se tourne vers le journalisme. A trente ans, il devient le rédacteur en chef de Combat, poste qu’il occupera jusqu’en 1974. Lorsqu’il quitte la rédaction de ce titre historique, il emmène dans son sillage une bonne partie de la rédaction qui le suit au Quotidien de Paris qu’il fonde cette même année. Eric Emptaz, Bernard Chapuis ou Jean-Dominique Bauby font partie de cette jeune rédaction. Le Quotidien devient une entreprise de presse florissante, qui édite le Quotidien du médecin et le Quotidien du pharmacien. L’aventure va durer vingt ans. Philippe Tesson ne s’en tient pas là. Il est aussi directeur des Nouvelles littéraires (du 1975 à 1983). 

C’était un journaliste “old school”, un type de droite qui s’assumait parfaitement, avec l’allure d’un dandy façon « hussards », à la plume affûtée. Il n’hésitait pas à jouer de la provocation, quitte à se faire des ennemis. Ses apparitions télévisuelles et ses propos polémiques ne laissaient personne indifférent. Il aimait ça, mordre le trait jusqu’à l'outrance. Ses saillies alimentaient débats et controverses. La télévision, qui raffolait de son côté provocateur, voire réac, a participé à sa popularité. De 1994 à 2012, il apparaît dans de nombreuses émissions. On a pu le voir le voit Ah ! Quels titres sur France 3, Rive droite/ Rive gauche sur Paris première, Esprits libres sur France 2, ça balance à Paris sur Paris Première et dans Une Comédie française sur France 24. Juste après les attentats de Charlie en janvier 2015, ses propos sur les musulmans ont suscité l’indignation générale. S’exprimant sur Europe 1, il avait déclaré : “ le problème actuellement, c'est les musulmans qui mettent en cause la laïcité. C'est pas les musulmans qui amènent la merde en France aujourd'hui ? Il faut le dire, quoi! ”. Visé par une plainte, il tentera de s’expliquer quelques jours plus tard, dans le Parisien : « Lorsque j'évoque les musulmans, je ne parle pas de l'ensemble de la communauté musulmane, j'utilise un terme générique, et je pense que tout le monde a compris. (…) Je comprends que cela ait pu en blesser certains, je le regrette mais j'ai toujours dit les choses de manière très crue ». Philippe Tesson s’était pris pour Voltaire. Mal lui en prit cette fois-là. 

On ne peut l’évoquer sans parler de son immense passion pour le théâtre. Il fût un grand critique, intervenant au Masque et la plume, au Canard enchaîné, au Figaro ou au Point. En 2001, il rachète les éditions de l’Avant-scène, qui publient des pièces de théâtre et, en 2010, le Poche-Montparnasse. Il en confie les rênes à sa fille Stéphanie, sœur cadette de l’écrivain Sylvain Tesson. Elle fait, de ce petit théâtre, une des salles les plus intéressantes des théâtres privés parisiens. Il était membre du Syndicat de la critique dramatique. Il y a peu encore, on pouvait le croiser au théâtre. C’était un homme de talent, cultivé. Il a pu agacer, et même irriter, mais on ne pouvait pas le détester.  

Marie-José Sirach, journaliste à l'Humanité, vice-présidente Théâtre du Syndicat de la critique

On lui doit de nombreux essais sur les aspects multiples de cet art, dont il a été, sur un demi-siècle, une grande mémoire.
Georges Banu est mort à Paris le 21 janvier. Les éditions Actes-Sud, où il dirigeait depuis de nombreuses années la collection « Le Temps du théâtre » ont annoncé la nouvelle. Universitaire (la Sorbonne Nouvelle) spécialiste du théâtre, à ce titre auteur de nombreux ouvrages de réflexion, Georges Banu, né à Buzäu en Roumanie le 22 juin 1943, arrivait en France en 1971. Antoine Vitez, dès qu’il fut à Chaillot, lui confia des responsabilités dans le journal de la maison. En 1991, Banu justement, avec Danièle Sallenave, se chargeait de la publication d’une forte anthologie de textes d’Antoine Vitez, le Théâtre des idées (Gallimard).
Codirecteur de la revue Alternatives théâtrales éditée à Bruxelles, Georges Banu a occupé des postes importants dans la critique dramatique à l’échelle internationale. On lui doit maintes études sur son art de prédilection et alentour, dont ce très bel essai sur le théâtre nô japonais, L’acteur qui ne revient pas (Gallimard) et tant d’autres encore, notamment, sur le théâtre à l’italienne, le Rouge et or (Flammarion Rizzoli) et, en trois trilogies, le Rideau, l’Homme de dos, Nocturnes (Adam Biro) puis plus tard, aux Solitaires Intempestifs, il y eut l’Oubli, le Repos, la Nuit. Il a aussi écrit sur Tchekhov, Notre théâtre, la Cerisaie (Actes Sud) et Shakespeare et le monde (Gallimard). Son dernier livre paru, les Objets blessés (Cohen & Cohen) portait sur ce qui, dans le petit théâtre de son domicile, portait les stigmates des blessures du temps. Françoise Nyssen, directrice d’Actes Sud, définit Georges Banu, à raison comme « l’une des grandes mémoires du théâtre ». Il a côtoyé et commenté les figures essentielles de celui de son époque, de Strehler à Ariane Mnouchkine, en passant par Grotowski, Brook et Kantor, sans oublier ceux comme lui nés en Roumanie, Andrei Serban et Lucian Pintilié. Le prix du syndicat de la critique fut décerné à trois reprises à ce fin connaisseur des subtilités de l’art théâtral à la curiosité insatiable et à la plume vive.

Article de Jean-Pierre Léonardini, critique dramatique
publié le dimanche 22 janvier 2023 dans humanite.fr

Com.-presse-GRAME

Dans la nuit du mardi 6 au mercredi 7 novembre 2022, le metteur en scène manceau a tiré sa révérence. En tournée avec son dernier spectacle Par Autan, qui devait poser ses valise ce jeudi au T2G, cette figure de proue du théâtre contemporain français laisse derrière lui une œuvre audacieuse, onirique et terriblement singulière.

Le monde du théâtre ne sera plus pareil. Un peu de sa poésie, de son lyrisme, s’en est allé ce matin. Malade depuis plusieurs mois, le metteur en scène, né à Caen en 1958, est décédé cette nuit au Mans. Indissociable de cette ville, dans laquelle a été fondé en 1977 le Théâtre du Radeau, et dont il était devenu le metteur en scène en 1982, l’artiste tourmenté était de santé fragile. Hospitalisé, il y a quelques jours, il a continué à se battre jusqu’au bout, espérant assister à Gennevilliers, à la première de Par Autan, sa toute dernière création. 

Un théâtre d’artisanat

Installé depuis 1985, dans une ancienne succursale automobile qui deviendra La Fonderie en 1992, le théâtre du Radeau cultive depuis plus de quarante ans une singularité, loin des modes théâtrales. Ici pas de technologies, pas de micros, pas d’effets superfétatoires, juste du théâtre brut fait avec des bouts de ficelles, de planches de bois brut, de panneaux, de portes dont l’agencement ne cesse d’être renouvelé. De la forêt dont on devine les arbres, les clairières et les cimes d’Item, au grenier à l’abandon prenant vie sous nos yeux ébaubis dans SoubresautFrançois Tanguy avait l’obsession du fantasque, du merveilleux, du poétique, du burlesque. Rêvant d’un autre monde, où l’imaginaire serait le principal moteur, le metteur en scène s’amusait à croiser les époques, à convoquer le passé pour mieux dire un autre présent, différent du réel, du quotidien. Dans un décor, fait de bric et de broc, d’objets de récup’ détournés, customisés, l’artiste aimait à esquisser un univers foisonnant, parfois abscons, souvent onirique, toujours envoutant. 

Laboratoire de recherche artistique 

Peu prolifique – un peu moins de vingt créations en 40 ans – , François Tanguy prenait son temps, aimait le travail de recherche préparatoire à la représentation théâtrale. Questionnant en permanence son métier, l’art dramaturgique, poussant les limites du possible, jouant des codes et des règles, il revendiqué un théâtre où il était primordial et essentiel d’« être ensemble ». Bien qu’à la tête du Théâtre du Radeau, il a toujours mis en avant le collectif et l’art de l’improvisation. Toute l’équipe participait aux créations, toutes les étapes étaient le fruit d’une longue démarche commune. 

Une dernière pirouette au pays d’Erato

Bien que fatigué, la santé chancelante, François Tanguy a mis un point d’honneur à terminer Par Autan, un voyage porté par le vent du sud-ouest de la France. Né au large de la mer Méditerranée, ce souffle divin est propice pour la troupe mancelle à nombre facéties et digressions. Créé en juin dernier à Montpellier, à l’automne au Mans, puis présenté au Festival du TNB, fin novembre, le spectacle devait se jouer dès demain au T2G. la faucheuse en aura décidé autrement. En deuil, bien que le show doive continuer, le théâtre du Radeau a souhaité pour l’instant mettre en suspens les représentations. 

Porté vers d’autres cieux, François Tanguy aura marqué le monde du théâtre, bien triste en ce soir gris de décembre.

Olivier Frégaville-Gratian d’Amore 

Le théâtre du Radeau
La Fonderie
2 Rue de la Fonderie
72000 Le Mans

Crédit portrait © Théâtre du Radeau
Crédit photos © Jean-Pierre Estournet

{Communiqué de presse} Le Secret propose un objet audiovisuel, en deux épisodes, en attendant de retrouver le public en vrai !

Le cabaret parisien Le Secret, à l'univers décalé et poétique - dirigé par Monsieur K. (ancien directeur artistique de chez Madame Arthur) - a une nouvelle fois exprimé sa créativité et son originalité en réalisant un objet audiovisuel des plus étonnants. Conçue en 2 épisodes, Le Secret - l'émission est une expérience artistique tout à fait particulière, loin du simple format de la captation de spectacle. Naviguant entre la satire, la performance et la chanson, il emprunte et évoque les silhouettes des émissions de variétés des grandes heures, tout en réussissant à garder sa signature de cabaret.

Cliquer sur : communiqué de presse LE SECRET l'émission mars 21 (1)