TEMOIGNAGES BOURSIERS 2022 – FESTIVAL D’AVIGNON THEÂTRE ET DANSE

SOPHIE TROMMELEN
rédactrice en chef du blog http://www.artsmouvants.com/


Mon Festival d’Avignon 2022 - 76e édition
Lauréate cette année de la bourse du syndicat de la critique dramatique, j'ai eu l'opportunité de passer une semaine au cœur de la 76e édition du Festival d'Avignon. Une édition particulière puisqu'elle signe le passage de témoin d'Olivier Py à Tiago Rodrigues.
Venir au Festival c'est accepter d'emblée la frustration qu'entraîne inévitablement la foisonnante programmation.
Impossible de tout voir et un choix cornélien ponctue alors chaque journée d'un programme qui nous fait voyager entre IN et OFF, entre compagnies françaises et étrangères, entre petits théâtres et grands lieux incontournables.
La gageure est de trouver sans cesse le bon dosage entre les représentations immanquables, les petites pépites, et de rester ouverte aux découvertes.
Incontournable reste le passage au Palais des Papes. Entendre les trompettes de Maurice Jarre retentir dans la majestueuse Cour d'honneur de 2000 places qui, à ciel ouvert, en proie aux caprices du vent, suspend le temps, ce temps de la représentation.
Cette année c'est l'artiste russe Kirill Serebrennikov qui s'empare de ce lieu mythique. Tchekhov est une fois de plus à l'honneur, après la Cerisaie montée par Tiago Rodrigues, l'année dernière, Kirill  Serebrennikov met en scène une nouvelle moins connue du dramaturge, le Moine Noir.
La présence à Avignon de l'artiste russe est un moment d'autant plus fort qu'il fait face à l'état de choc dans lequel le contexte géopolitique actuel nous plonge et qu'il est impossible d'occulter.
Projeté en fin de représentation sur la façade du Palais des Papes, le message STOP WAR s'affiche en lettres rouges.
Émus, bouleversés, on erre alors, en sortant, dans la pénombre des petites ruelles qui entourent l’édifice.
Au sortir des ruelles, les places pleines de festivaliers s'animent.
De la rue des Teinturiers au sud de la vieille ville à la place des Carmes, spectateurs et compagnies se retrouvent sur les terrasses, débriefent, décompressent et profitent de la fraicheur de la nuit avant d'entamer le marathon d'une nouvelle journée caniculaire à venir.
La magie du festival naît autant dans les salles que dans les rues de la ville.
Les rencontres autour des tables critiques organisées au sein du Cloître Saint-Louis, cœur du festival, auxquelles j'ai été conviée par le syndicat de la critique dramatique m'ont permis d'assister à des échanges hauts en couleur et vivifiants et de sortir de la dimension de l'écrit.
Journalistes et programmateurs se retrouvent, discutent, débattent. La critique devient une matière vivante, une transmission de chaque instant où les idées et la culture sont animées par l'implication et la passion de chacun.
Vivre le Festival d’Avignon, c'est être absorbé par une concentration d'énergies positives, une effervescence de chaque instant.
Notre rôle de média culturel prend ici une dimension concrète, rendre compte et faire vivre au-delà des murs une création riche, dynamique et plurielle.
Ce festival a été une expérience humaine et professionnelle enrichissante qui m'a permis d'ouvrir un peu plus mon horizon.
Rencontrer d'autres critiques, partager, écouter m'ont permis de sortir de ma bulle rédactionnelle et de retrouver l'esprit d'un collectif avec toute l'effusion qui s'y dégage.
Il est certain qu'il faut plus qu’une édition pour apprivoiser la richesse du Festival d’Avignon.
L'hétéroclisme des propositions, des lieux de programmations offrent à chacun l'opportunité de vivre son propre festival.
Dans le Off, entre le 11avignon, la Manufacture et la FabricA, le Théâtre du Chêne Noir ou des Halles, la cour de Présence Pasteur, on découvre autant de lieux, impossible de tous les citer,  qui se complètent et font vivre une création riche d'horizons  multiples et de formes plurielles.
Théâtre, danse, cirque, tous les mouvements du spectacle vivant se rencontrent  et c'est l'âme en peine qu'il faut quitter le festival, au regret de n'avoir pu porter au détour d'un article des compagnies qui méritaient plus de visibilité.

Critiques Festival d’Avignon 2022

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SAMUEL GLEYSE-ESTEBAN collaborateur à L'Œil d'Olivier https://www.loeildolivier.fr/

Le 76e Festival d'Avignon fut pour moi le premier.
J'ai commencé à travailler en tant que critique en août 2021 ; près d'un an plus tard, cet événement s'est présenté pour moi comme un défi en même temps qu'une confirmation.
J'ai approché le Festival avec une grande hâte, et une certaine excitation à l'idée d'épouser ce rythme exceptionnel. Arrivé le 5, reparti le 27, j'ai écrit vingt articles sur différentes propositions du festival, dans le In et dans le Off, pour L’Œil d'Olivier.
Cette vingtaine de jours était pour moi l'occasion d'adopter une vitesse d'écriture à laquelle je ressentais le besoin de me confronter, et en cela, l'exercice m'a poussé à débloquer une plus grande spontanéité à l’écrit. Dans les conditions qui furent les miennes (présence du début à la fin du festival, avec les membres de ma rédaction), ce Festival m'a également amené à faire des rencontres dont on ne peut se dispenser en tant que journaliste : avec des artistes, des confrères et consœurs critiques, des attaché.es de presse et autres professionnel.les, permettant de cimenter ma position en tant que critique dans cet écosystème.
J'ai parcouru nombre de spectacles du In et du Off avec appétit et curiosité, de coups de cœur, relativement rares, en déceptions, et tenté de transmettre aux lecteur.ices ce rapport mouvant, vivant aux œuvres, dans une écriture de l'immédiateté qui ne doit toutefois pas empêcher la pensée.
Les conversations critiques organisées par le Syndicat furent un exercice d'un tout autre genre : celui de la prise de parole, de l'expression directe d'une pensée sur l'œuvre, sans le truchement de l'écrit. Une autre manière d'affirmer sa voix en tant que critique, que j'ai approchée avec un enthousiasme mêlé d'appréhension, et que j'espère réitérer à l'avenir, en ayant tiré bon enseignement de cette première fois.
Je n'aurais pu vivre cette expérience exceptionnelle sans l'aide de la bourse du Syndicat, laquelle m'a permis de financer mon hébergement sur place. Je souhaite que les articles qui en sont ressortis honoreront au mieux les efforts du Syndicat et de ses membres en défense de la critique, ce domaine que d'aucuns seraient prêts à délaisser, mais qui fut à l'origine de mon  éveil à l'art, avant l'accès aux œuvres elles-mêmes. Je vous remercie de m'avoir offert les moyens d'accéder à cela.

Critiques Festival d’Avignon 2022

MARION PEREZ rédactrice danse à ResMusica https://www.resmusica.com/


Passionnée de danse depuis toujours, je pratique les disciplines du classique et du contemporain depuis le plus jeune âge, au point d’avoir obtenu un diplôme d’études chorégraphiques en 2008 ainsi qu’un diplôme d’État de professeur de danse contemporaine en 2010. Après avoir enseigné et avoir été interprète, je me suis ensuite dirigée vers la traduction comme nouveau choix de carrière, je suis aujourd’hui ravie d’avoir trouvé un moyen de faire converger mes deux formations professionnelles de par la rédaction de critiques de spectacle.
Peu après l’acceptation de ma candidature pour intégrer la rédaction danse du magazine ResMusica, il a été convenu avec Mme Delphine Goater que j’assiste à plusieurs représentations du Festival d’Avignon. Elle m’a également informée de l’appel à candidatures pour l’obtention d’une bourse du Syndicat des critiques Théâtre-Musique-Danse, ce qui m’a amenée à déposer en même temps mes demandes d’adhésion et de participation au dispositif, dossiers qui ont tous deux été acceptés.
J’ai donc prévu un déplacement à Avignon d’une durée de quatre jours, du 8 au 11 juillet, pour voir et couvrir un total de neuf représentations, dont quatre en In et cinq en Off. En voici la liste :

Festival In
• All Over Nymphéas d’Emmanuel Eggermont,
• Lady Magma d’Oona Doherty,
• Vive le sujet ! (série 1),
• Via Injabulo de Marco da Silva Ferreira et Amala Dianor, invités par la Compagnie Via Katlehong.
Festival Off
• Borders and Walls de Michèle Dhallu,
• Dédicace de Romane Peyteron et Pierre Piton (sélection suisse en Avignon),
• Starving Dingoes de Léa Tirabasso,
• La Belle Scène Saint-Denis (programme 1),
• Ex-pose(s) d’Héla Fattoumi et Éric Lamoureux.

Sur place, j’ai été hébergée en plein centre-ville, près des Halles, par des membres de ma famille, un emplacement idéal pour rejoindre les différents lieux de représentations rapidement et simplement.
J’ai également assisté à la conférence de presse du samedi 9 juillet en présence d’Emmanuel Eggermont, d’Oona Doherty et de Buru Mohlabane, directeur de la Compagnie Via Katlehong, et de ses deux chorégraphes invités, Amala Dianor et Marco da Silva Ferreira. Enfin, à défaut de pouvoir être présente à la conversation critique sur la danse du 21 juillet, je me suis rendue le lundi 11 juillet à l’échange consacré au théâtre.
Préparation du Festival
Les quatre spectacles en In (All Over Nymphéas, Lady Magma, Vive le sujet ! [série 1] et Via Injabulo) m’ont été imposés par ma rédaction. Pour ce qui est du festival Off, j’ai moi-même établi un programme en fonction de mes disponibilités, de façon à voir un maximum de choses, tout en gardant suffisamment de temps pour écrire mes articles au fur et à mesure. J’ai été contactée par deux attachés de presse, qui m’ont chacun transmis une liste de plusieurs pièces. J’ai d’abord fait mon choix en fonction des dates des spectacles du In, ma curiosité et mon envie de me laisser porter par la découverte ont ensuite été les facteurs déterminants. Avant mon départ pour le festival, j’ai néanmoins pris le temps d’effectuer des recherches sur les spectacles et les artistes que j’allais voir.
Sur place
L’accueil sur les différents lieux du Festival, en In comme en Off, a été très chaleureux. J’ai pu découvrir le « traitement de faveur » réservé aux professionnels et j’ai particulièrement apprécié le fait d’être une spectatrice « active » au sein de l’évènement. Participer au Festival en tant que critique comporte également tout un aspect relationnel. Avoir l’opportunité d’échanger directement avec les artistes s’avère être une chance et une expérience particulièrement enrichissante, comme lorsque j’ai pu parler avec la chorégraphe Michèle Dhallu à l’issue d’une représentation de sa pièce Borders and Walls.
Rédiger des articles entre les représentations s’est révélé être un véritable exercice d’organisation et de concentration. S’imposer un temps défini pour respecter les délais de publication permet cependant de gagner en efficacité. Du point de vue méthodologique, je me suis appuyée sur mes
recherches préalables, les dossiers et les éventuelles conférences de presse et interviews, en plus de mon vécu en tant que spectatrice pour analyser, contextualiser et rendre compte de la création en question. À deux reprises, j’ai rédigé un article rassemblant plusieurs pièces afin d’alléger ma charge de travail et ne pas submerger les lecteurs.
Assister à la conversation critique sur le théâtre m’a également permis d’écouter et d’apprendre des échanges entre les professionnels présents. En effet, le contenu de leurs différentes analyses m’a permis d’identifier de nouveaux angles d’approche pour nourrir mon propre travail, et j’ai également pris davantage conscience des grandes différences de personnalités et de sensibilités entre des personnes exerçant pourtant la même activité et parlant de la même oeuvre.
Conclusion
Ce tout premier déplacement au Festival d’Avignon en tant que critique de spectacle de danse a été une expérience intense et très instructive à plusieurs niveaux. Tout d’abord, ce fut une occasion de me replonger dans un domaine dont je m’étais un peu éloignée par la force des choses, me permettant ainsi de raviver et de consolider mes connaissances relatives au secteur de la création chorégraphique.
Aussi, cela m’a permis d’avoir un premier aperçu d’un pan du milieu qui m’est moins familier : celui de la communication autour du spectacle vivant. J’ai aussi réalisé qu’étant d’un tempérament introverti et parfois réservé, il allait me falloir faire quelques efforts pour aller davantage vers les personnes et construire un réseau professionnel solide. En tant que rédactrice, je pense avoir également mieux compris la ligne éditoriale de ResMusica et écrire de nombreux articles sur une courte période m’a permis de commencer à affiner mes compétences rédactionnelles et analytiques. J’ai beaucoup apprécié cette expérience et j’en ressors d’autant plus motivée pour continuer d’écrire sur la danse à l’avenir.

Critiques Festival d’Avignon 2022
https://www.resmusica.com/2022/07/10/au-festival-davignon-immersion-dans-le-jardin-graphiqueet-
abstrait-demmanuel-eggermont/

https://www.resmusica.com/2022/07/11/michele-dhallu-sempare-des-preoccupations-de-lajeunesse-
dans-borders-and-walls/

https://www.resmusica.com/2022/07/12/le-culte-au-feminin-avec-lady-magma-au-festivaldavignon/
https://www.resmusica.com/2022/07/13/danse-au-festival-davignon-la-prise-de-risque-face-alefficacite-
de-la-simplicite/

https://www.resmusica.com/2022/07/15/via-injabulo-la-pulsion-de-vie-sublimee-au-festivaldavignon/
https://www.resmusica.com/2022/07/14/florilege-de-duos-et-de-solos-contemporains-au-festivaldavignon/

BELINDA MATHIEU rédactrice danse à sceneweb.fr https://www.sceneweb.fr


Cet été inaugurait mon deuxième passage à Avignon uniquement pour le festival, qui fut très riche et intense. Journaliste depuis 2015, j’ai fait mes débuts en stage au service web de Télérama Sortir après des études de Lettres Modernes et de journalisme. Depuis 2019, je me consacre presque exclusivement à la danse pour plusieurs titres dont Mouvement, Télérama, Trois couleurs, La Terrasse, sceneweb et MaCulture. La même année, je me suis inscrite au département danse l’Université Paris 8, dont j’ai obtenu la licence et que je continue en Master. Malgré une expérience de quelques années en tant que journaliste scène, j’ai eu peu d’opportunité de me rendre au festival d’Avignon (quelques jours en 2020). À mon désir d’assister à cet événement phare du théâtre, s’ajoutait l’image qu’on me renvoyait : en tant que journaliste spécialisée scène, c’était vraiment étonnant pour mon entourage de ne pas aller chaque année à Avignon. Or lorsqu’on n’occupe pas un poste permanent dans une rédaction, assister au célèbre festival est un parcours constellé de difficultés, entre le coût exorbitant des logements et des billets de train à cette période et des relations avec le festival.

L’initiative du syndicat de la critique de proposer une bourse pour les jeunes critiques tombait à point nommé, permettant de couvrir mes frais quelques jours. Après avoir postulé pour la bourse, j’ai également appris que j’avais l’opportunité de couvrir certains spectacles du « off » pour le site sceneweb. Combiné ensemble, j’ai pu rester une dizaine de jours à Avignon. Ce séjour m’a permis de voir (et de revoir) des pièces qui m’ont bouleversé, à l’instar du kaléidoscope graphique d’Emmanuel Eggermont, une pièce multiple, dense, aux allures de défilé de mode, qui rend hommage à l’un de ses mentor le chorégraphe Raimund Hogue. Une pièce à la dominante bleue, qui ouvre une multiplicité de portes perceptives et de références, comme celle du processus de création de Monet qui donne son nom à la pièce All Over Nymphéas. Elles ont aussi mis au défi mon regard, avec l’épuisant One Song de Miet Warlop, proposition à l’énergie furieuse, entre concert, performance sportive et imagerie divertissante du sport, pour constituer son histoire du théâtre. Elles m’ont projetées vers le futur, avec la danse de la transmission d’une génération à une autre, entre krump et danse contemporaine. Elles m’ont aussi déçu et déstabilisées, à l’instar de Futur Proche de Jan Martens. Plusieurs mois après, ces spectacles m’habitent et me questionnent encore.

Il faut dire que le festival d’Avignon n’est pas une expérience anodine. C’est une fête, un tourbillon qui avale, qui épuise, puis dont on s’arrache brutalement à un moment. On en garde un souvenir un peu flou et fou, comme un rêve. Le regard que l’on porte sur les spectacles à cette période est forcément affecté par ce cadre exceptionnel, qui leur confère une dimension un peu magique. Peut-être car la ville se transforme brutalement pendant un mois une fois dans l’année, peut-être notre attente et notre perception sont nourries par les conversations sur les spectacles qui nous entourent en permanence dans les salles, les rues et les bars. Comme si ce moment avait la capacité de changer notre expérience de spectatrice et spectateur.

Cette expérience s’est poursuivie à travers les conversations critiques consacrées à la danse. Avec mes consœurs, Amélie Blaustein Niddam, Delphine Goater, Sylvia Botella et mes confrères, Olivier Frégaville-Gratian d’Amore, Samuel Gleyze-Esteban et Jean Couturier du syndicat de la critique. Un exercice où chacun et chacune livrait son regard critique sur les pièces de danse du festival que nous avions vu. Intéressant en ce qu’il permettait de croiser les regards, de percevoir comment chaque critique verbalisait son ressenti sur les pièces, privilégiant tantôt l’affect, tantôt l’intellect.

Car à la manière dont la lecture des textes des consoeurs et confrères attirent notre attention sur des aspects que nous aurions négligés, modifient notre perception des œuvres, enrichissent notre analyse, confronter nos paroles « en direct » nous incitent à construire une critique commune des spectacles, étoffée par les regards de chacun. Ayant l’habitude de m’exprimer par écrit, j’ai été un peu déstabilisée par cet exercice de synthèse et d’exhaustivité. J’aurais peut-être été plus à l’aise si nous avions choisi une ou deux pièces du festival pour discuter, déployer notre analyse, tirer un fil critique et débattre avec et sur les œuvres (j’imagine que les conversations critiques menées au sein du syndicat m’en donneront à nouveau l’occasion). Elle était en tout cas une initiation à un exercice qui m’a ouvert de nouvelles perspectives, que j’aimerai désormais poursuivre et approfondir.

Liste des spectacles vus sur place :
In

  • All Over Nymphéas d’Emmanuel Eggermont
  • Le Moine Noir de Kirill Serebrennikov
  • En Transit d’Amir Reza Koohestani
  • Futur Proche de Jan Martens
  • Silent Legacy de Maud Le Pladec
  • Jogging d’Hanane Hajj Ali
  • Le Sacrifice de Dada Masilo
  • One Song, Histoires du Théâtre IV de Miet Warlop
  • Via Injabulo par Via Katlehong , Marco da Silva Ferreira et Amala Dianor
  • Vive le Sujet ! – Série 4

Off

  • Un spectacle de la Compagnie L’Unanime à la Manufacture
  • Fantasia de Ruth Chils aux Hivernales
  • Générations Battle of Portraits de Fabrice Ramalingom aux Hivernales
  • Starving Dingoes de Léa Tirabasso aux Hivernales
  • Dédicace de Romane Peytavin et Pierre Piton aux Hivernales
  • Underdogs d’Anne Nguyen aux Hivernales
  • Forces de Leslie Mannès, Thomas Turine et Vincent Lemaître aux Hivernales
  • Miracle de Bouba Landrille Tchouda à la Manufacture
  • Salti de la compagnie Toujours après minuit au Théâtre de la Manufacture
  • Ami·e·s, il faut faire une pause de Julien Fournet au Train bleu
  • La Mâtrue - Adieu à la ferme de Coline Bardin au Train bleu
  • Grand Ecart de Kiyan Khoshoie au Train bleu  
  • Je suis une sirène d’Aurore Magnier au Train bleu
  • Portraits détaillés, le trio de Lucien Fradin au Train Bleu
  • La mort grandiose des marionnettes de The Old Trout Puppet Show au Théâtre du Girasol
  • Fòs a kaz la de Myriam Baldus à la Chapelle du Verbe incarné
  • Murmures de décasés de Djodjo Kazadi à la Chapelle du Verbe incarné

Critiques Festival d’Avignon 2022

https://sceneweb.fr/ami%c2%b7e%c2%b7s-il-faut-faire-une-pause-rando-philo-ludique/
https://sceneweb.fr/portraits-detailles-le-trio-touchantes-histoires-gays/
https://sceneweb.fr/fos-a-kaz-la-conte-slamme-guadeloupeen/