Les mots de Valérie Muller

En pénétrant pour la première fois dans la prison de Baumettes voilà plus d’un an, je ne pouvais imaginer l’intensité de l’aventure qui m’attendait. Je voulais suivre les ateliers de danse organisés par Angelin Preljocaj avec les détenues mais je voulais aussi que la caméra suive de façon plus immersive ce travail de réappropriation des corps dans le quotidien carcéral. J’ai dû me battre pour cela face à l’administration pénitentiaire mais je ne l’ai pas regretté.

J’ai découvert, bien sûr, la dureté implacable de la détention mais, surtout, j’ai eu la chance de rencontrer des personnalités singulières dotées de force de caractère et de générosité sans pareil. Avec Angelin Preljocaj et son travail rigoureux, avec Sophia, Litale, Sylvia, Malika, Annie et leur désir de résilience affirmé, nous avons vécu une aventure humaine d’une intensité pure où l’art et le corps sont devenus des enjeux fédérateurs et salvateurs. Je remercie les journalistes du Syndicat Professionnel de la Critique pour ce prix très prestigieux que je tiens à partager avec les cinq merveilleuses danseuses qui font vibrer le film et Angelin Preljocaj qui a su les rendre belles.

 

Valérie Muller, réalisatrice
Meilleur film sur la danse avec Danser sa peine ! 

© Carole Bethuel

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